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Décryptage

Les Cat Bonds ou l’art de spéculer sur les catastrophes naturelles

par La rédaction - le 04/09/2018

Le marché des obligations catastrophe a le vent en poupe. Zoom sur ces produits d’assurance indexés sur les risques naturels.

Tremblements de terres, éruptions volcaniques, inondations, raz de marée, incendies de forêts, tempêtes, ouragans…, avec les conséquences du réchauffement climatique et de la diffusion accélérée de l’information, on a la sensation que les catastrophes naturelles se multiplient à vitesse grand V. Parallèlement, le marché des obligations catastrophes, les Cat Bonds ne s’est jamais aussi bien porté.

En 2016, les émissions des ces obligations par des compagnies d’assurance ou de réassurance avaient frôlé les 7 milliards de dollars. Et, les émissions de Cat Bonds ont totalisé près de 10 milliards de dollars, pour l’année 2017, un chiffre multiplié par dix en vingt ans.

Un mécanisme de titrisation

Créés dans les années 90 aux Etats-Unis, ces produits financiers permettent aux compagnies d’assurance et  de réassurance de transférer une partie de leurs risques au marché. Ces titres de dettes, émis pour de courtes périodes de 3 à 5 ans, fonctionnent comme des contrats d’assurance. Si une catastrophe prédéfinie comme un tremblement de terre, un raz-de-marée, un ouragan, etc… pendant la durée de vie de l’obligation, son détenteur perd tout ou partie des intérêts, voire du nominal de l’obligation, des sommes qui permettront de couvrir les dommages causés.

Parier sur le risque

Les investisseurs institutionnels comme les établissements financiers ou  les fonds de pension manifestent une forte appétence pour ces produits. Ces obligations sont en effet fortement rémunératrices. Elles présentent le grand intérêt d’être complètement décorrélées des risques marchés traditionnels et donc de l’évolution de l’économie. Certes ces produits restent très risqués, les risques sont très encadrés. En effet, les pertes dépendent du degré  et de la puissance de la catastrophe comme la magnitude des séismes par exemple. Ainsi, en 2017 le Mexique pourtant bénéficiaire d’un Cat Bond émis par la Banque Mondiale pour le prémunir des risques de tremblements de terre n’a pas été indemnisé car le séisme n’avait atteint qu’une magnitude de 7,2. Il aurait fallu qu’il soit de 7,8 pour que le paiement soit déclenché.

Un marché qui se diversifie

Et le marché financier de la catastrophe semble avoir encore de beaux jours devant lui. Longtemps limité aux seuls risques naturels climatique ou géologiques, il s’étend désormais aux pandémies et aux attentats terroristes. Dès 2006, la Fédération Internationale de Football (FIFA) a ainsi imaginé des produits alternatifs, les Golden Goal Finance pour s’assurer contre la menace terroriste. En juin 2017, la Banque Mondiale a ainsi émis  les premiers Pandemic Catastrophe Bonds de l’histoire pour 320 millions de dollars. Les investisseurs ont été au rendez-vous et la demande a dépassé deux fois le montant offert

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