Conscients que le système de retraite ne leur garantira pas un niveau de pension correct, 42% des Français épargnent pour ce moment de la vie. L’assurance-vie reste leur solution privilégiée.
Alors que les députés viennent d’adopter en première lecture l’article 20 du projet de loi Pacte (Projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises) relatif à l’épargne retraite (PERP, Madelin, article 83, PERCO), les Français se sont exprimés sur leurs attentes en la matière. Selon l’Observatoire Odoxa-LINXEA-Les Échos publié le 3 octobre, il ressort que les objectifs de la loi ne répondent pas forcément aux préoccupations des épargnants français.
Epargner : une nécessité
Les trois quarts des Français interrogés (75%) ne font pas confiance au système de retraite par répartition. Ils jugent que le système actuel ne permet pas de bénéficier d’une retraite correcte.
Par conséquent, ils savent devoir s’organiser pour disposer de revenus complémentaires au moment de la retraite. Dès lors, pour 37% d’entre eux, c’est la préparation de la retraite qui les incite à épargner, juste après la peur pour leur avenir de la situation économique personnelle.
Une stratégie long terme pas toujours accessible à tous : 30% des Français ne parviennent pas à épargner. Parmi eux, 17% des CSP+ dont 10 % de cadres, et 32% des CSP-, parmi lesquels 35% d’ouvriers.
La désaffection des produits d’épargne retraite
42 % des Français déclarent disposer d’une retraite complémentaire ou d’un produit d’épargne pour préparer leur retraite (contre 37 % des européens). Sans surprise, les Français privilégient l’assurance-vie à 54%. Puis viennent le compte sur Livret (39%), le PEA (18%) et les placements immobiliers ou locatifs (16%).
Les produits spécifiques à l’épargne retraite sont peu diffusés. Le plan d’épargne retraite populaire (Perp) n’est détenu que par 12% des répondants et le plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco) par 11% d’entre eux. Quant au contrat Madelin, qui s’adresse aux chefs dentreprise et aux indépendants, il n’a convaincu que 3% des interrogés et l’article 83, seulement 2% des sondés.
C’est d’abord l’incapacité à épargner (pour 47% des sondés) qui justifie ce faible score. Mais la méconnaissance de ces dispositifs dédiés à l’épargne retraite complémentaire expliquent également qu’ils n’ont pas souscrit de tels contrats (24 % disent ne pas connaître ces produits).
Les Français favorables à la rente
Alors que le projet de loi Pacte autorise la sortie en capital des contrats d’épargne retraite, 76% des Français se déclarent favorables à une sortie en rente, percevant la rente comme le prolongement du revenu tiré de l’activité professionnelle.
Enfin, l’étude révèle que la moitié des Français interrogés n’a pas entendu parler de la réforme proposée par la loi Pacte… Le gouvernement devra faire un effort de communication pour que sa réforme soit efficiente.