Après avoir connu des envolées record, le nouveau marché des crypto-monnaies s’est effondré à la mi-mai. La promesse de rendement ne doit pas faire de vue la très grande volatilité des cours de ces actifs digitaux.
Le 19 mai dernier, les crypto-monnaies (Bitcoins, Ethereum, Dogecoins, etc…) ont fait face à un krach d’une ampleur inédite, allant jusqu’à perdre près de la moitié de leur valeur en une journée.
Des envolées record
Cette chute vertigineuse était d’autant plus difficile à prévoir qu’elle est intervenue à un moment où les crypto-monnaies flirtaient avec les sommets. Début mai, l’Ethereum dépassait les 3.000 dollars, signant une progression de +300 % sur l’année 2021. Un peu plutôt, à la mi avril, le Bitcoin alignait un record avec une cote impressionnante à 64.895 dollars.
Plongée des cours
Dans la journée du 19 mai, le Bitcoin avait perdu près de 30% de sa valeur. Un mouvement de fort rebond dans les dernières heures a permis de limiter la casse à -7% en fin de journée. L’ensemble des crypto-monnaies a été impactée. En milieu d’après-midi elles avaient cédé près de 40% de leur valeur pour remonter à -20% à la fin de la journée pour des crypto-monnaies comme le Dogecoin, l’Ethereum et le Definity notamment. En une semaine, d’après les chiffres de CoinMarketCap.com, la capitalisation de l’ensemble des crypto-monnaies a perdu plus de 1.000 milliards de dollars. À titre de comparaison, c’est l’équivalent du PIB des Pays-Bas.
Une semaine noire
Des signes avant coureurs avaient cependant alerté les investisseurs. En effet, dès le 12 mai le Bitcoin plongeait sous la barre des 41.000 euros. La veille, il culminait à 46.700 euros. Cette baisse des cours du Bitcoin est intervenue après que, dans un revirement inattendu, Elon Musk, P-DG de Tesla et de Space X, ait annoncé refuser désormais les paiements en Bitcoins. La décision de la Chine, le 19 mai, d’interdire aux instances financières nationales aux banques et aux entreprises d’utiliser les crypto-monnaies a provoqué une nouvelle chute.
Des actifs énergétivores
La prise de position brutale de Elon Musk est liée à la consommation massive d’énergie fossile nécessaire à la production des crypto-monnaies et à la validation des transactions réalisées avec ces actifs. Les calculs nécessaires, le « minage », sont si énergétivores qu’on estime que la consommation annuelle du Bitcoin atteint près de 130 TWh, soit environ la consommation annuelle de la Norvège (Indice de Consommation d’Electricité du Cambridge Bitcoin). S’y ajoute un questionnement éthique. En raison de leur anonymat et de l’absence de réglementation stricte, les crypto-monnaies sont souvent assimilées à un outil adapté au financement d’activités illicites.
Zones de turbulences
Depuis le krach, les cours des crypto-monnaies continuent à faire preuve de volatilité. Le 23 mai, le cours du Bitcoin a plongé de plus de 10%. À 33.622 dollars en fin de séance, le cours du Bitcoin creuse un écart de près de 50% avec son record d’avril. Le même jour, la deuxième des monnaies cryptées, l’Ethereum perdait près de 17% pour se stabiliser à 1.897 dollars. Le 24 mai, la valeur renouait avec la croissance, avec un bond de +20% pour remonter à près de 2.600 dollars.